vendredi 4 mars 2016

Cinq idées reçues sur l'air dans nos maisons.

Aurélie Sachot, ingénieur à la Direction générale de l'armement, a animé le 1er Mars 2016, à la faculté de pharmacie de Limoges, une conférence sur "La qualité de l'air intérieur: un enjeu majeur de santé publique"

Invitée le 1er mars à Limoges par la Société de pharmacie du Limousin, Aurélie Sachot travaille à Toulon, sur le domaine sensible de la maîtrise de la qualité de l'air à bord des sous-marins, dans un milieu donc hyperconfiné.

elle a aussi œuvré à la mise en place de protocoles nationaux d'indicateurs de la qualité de l'air intérieur dans l'habitat ou les établissements accueillant du public.

Elle a décrypté pour nous cinq idées reçues.

Chez soi, on risque moins qu'à l'extérieur
FAUX: " Dans les années 2000, on s'est rendu compte que l'air intérieur était cinq à dis fois plus pollué que l'air extérieur,mais que les polluants étaient différents. On n'est donc pas du tout à l'abri.
un observatoire français de la qualité de l'air intérieur a même été créé en 2001. Il existe plusieurs sources de pollution intérieure, dont l'air extérieur justement, si l'on vit ou travaille dans une zone de forte circulation automobile, d'épandage de pesticides, d'émission de CO2 par des sites industriels...
Les sols peuvent naturellement  présenter un risque, comme le radon, ce gaz radioactif bien connu en Limousin. Les matériaux de construction d'un bâtiment (peintures, vernis, produits d'isolation), d'ameublement et de décoration posent aussi problème. Les occupants sont enfin à l'origine de cette pollution: quand on nettoie avec des produits d'entretien, quand on cuisine, quand on fume.."

Il faut aérer quotidiennement son domicile
VRAI: "C'est le B.A-ba. L'idéal c'est de le faire deux fois par jour: dix minutes le matin et autant le soir. Et il ne s'agit pas d'ouvrir une seule fenêtre mais de créer un courant d'air afin de diluer le polluant et de le faire circuler. C'est notamment important lors d'activités polluants (ménage, bricolage, cuisson des aliments). Enfin en hiver, les gens craignent de refroidir leur habitation, mais pour seulement dix minutes, les murs restent à température."

Avoir une bonne ventilation (VMC) suffit
FAUX: " C'est un équipement nécessaire dans nos maisons de plus en plus étanches et isolées mais encore faut-il qu'il soit bien posé, réglé et entretenu?! On voit trop de ventilation avec des filtres encrassés, voire bouchés, des grilles couvertes de poussières. Enfin, on remarque souvent que la ventilation est coupée parce que les occupants la trouvent trop bruyante... et l'air n'est donc pas renouvelé. En tout cas, cela ne dispense pas d'ouvrir les fenêtres!"

L'hiver est la saison la plus à riques
VRAI et FAUX: " certes, c'est la période où l'on vit calfeutré et où on a du mal à ouvrir les fenêtres.
On connait notamment les dangers du monoxyde de carbone lié au chauffage, mais l'été, les températures ont aussi un effet. Plus il fait chaud, plus le rayonnement UV est important, plus les matériaux émettent des composés organiques volatils, comme le formaldéhyde, qui sont nocifs. De même la mauvaise maintenance de la climatisation favorise la prolifération d'agents biologiques."

Choisir des matériaux "sains" a un coût
VRAI: "généralement, le mobilier et les matériaux sous logo ou étiquette sont un peu plus chers mais des efforts ont été faits sur le prix. Les produits de mauvaise qualité ont en tout cas un coût...humain. Une étude menée en 2014 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail révèle que la pollution de l'air intérieur entraîne 20 000 décès prématurés par an en France (cancers, maladies cardio-vasculaires..). Il y a aussi les effets sur les allergies, l'asthme.. Le coût socio-économique a été évalué à 20 milliards d'euros."

Par Hélène Pommier

vendredi 12 février 2016

L'air des bureaux dans lequel vous travaillez est-il toxique?

Cette semaine, une nouvelle résolution RSE: vérifier la qualité de l'air intérieur des locaux dans lesquels vous travaillez et adoptez quelques gestes pour l'améliorer.

La qualité de l'air au bureau: une problématique encore méconnue.
Parmi les stratégies de RSE les plus évidentes et les plus connues, on peut citer: une meilleure gestion du papier, un plan de gestion des déplacements d'entreprise, ou encore une stratégie RH plus responsable. Mais il existe aussi une problématique très importante, aussi bien du point de vue de la santé des salariés que de l'environnement: celle de la qualité de l'air du travail.
Vous ne le savez peut-être pas mais vous travaillez sans doute dans un air intérieur très pollué.
On entend chaque année parler de la pollution de l'air extérieur durant les pics de pollution, notamment à Paris, mais il s'avère que l'air intérieur peut-être encore plus pollué. Une étude menée par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur en 2015 avance que l'air intérieur serait entre 5 à 7 fois plus pollué que l'air extérieur. Quand on sait que l'on passe en moyenne entre 7 et 10 heures par jour au bureau, cette problématique devient fondamentale pour les salariés et notamment pour leur santé.
Pourtant, aujourd'hui très peu d'entreprises mettent en place un vrai diagnostic sur cette question de la pollution de l'air intérieur. Et il est sans doute temps que les choses changent.

Qu'est ce que la pollution de l'air intérieur? 
Mais d'où vient cette pollution de l'air intérieur? D'un peu partout, d'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, moquettes, revêtements des sols, peintures, plastiques, produits ménagers, meubles, produits de décoration , chaudières et systèmes de chauffage, mais également la bureautique, les imprimantes, les encres des papiers imprimés... Tous ces éléments sont composés de matières ou de peintures qui contiennent ce que l'on appelle des composés organiques volatils ou semi-volatils.
Dans une pièce, ces composés se diffusent progressivement dans l'air et atteignent rapidement des concentrations non négligeables. Concrètement, les produits que nous respirons toute la journée au bureau sont nombreux: formaldéhyde, monoxyde de carbone, benzène, naphtalène, trichloréthylène, perchloroéthylène, particules, acide cyanhydrique, dioxyde d'azote, acroléine, acétaldéhyde... Parmi ces composés, certains sont aussi cancérigènes à long terme et peuvent avoir des effets néfastes sur la santé en général.

L'air de nos bureaux est-il pollué?
Contrairement à l'air extérieur ou même à l'air intérieur des logements, la qualité de l'air intérieur des bureaux est une problématique encore peu connue. Très peu d'études de grande ampleur ont été menées à ce jour. La plus importante, menée par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur dans le cadre du projet européen Officair n'a porté que sur 37 immeubles. Si cette étude notait des teneurs en particules polluantes "globalement faibles" par rapport aux valeurs de références de l'OMS, il faut toutefois noter deux choses. D'abord, les valeurs de référence utilisées lors de l'étude ne sont pas forcément les plus conservatrices. Les valeurs proposées par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire  pour certains polluants sont 10 fois inférieurs à celles de l'OMS. Pour certains polluants comme le benzène, la valeur de référence utilisée correspond à une "probabilité qu'une personne exposée sur 10 000 développe une leucémie", ce qui représente un risque très fort. Deuxième point à noter, la raille du référentiel de l'étude est faible. 37 immeubles mesurés, durant 2 semaines chacun seulement, et moins d'une vingtaine de polluants mesurés sur le millier existant. Dans ce contexte difficile de généraliser les conclusions de l'étude.

Comment savoir si l'on respire un air pollué au bureau?
Pour connaître la qualité de l'air de nos bureaux, une seule solution: demandez à votre employeur de faire un diagnostic. De e nombreuses agences de consulting environnemental  proposent ce service, et le guide de l'Eco-responsabilité de l'ADEME propose aussi un système d'auto-diagnostic.

Pour de petites structures, ces démarches peuvent être complexes, mais il est aussi possible d'adopter des gestes simples pour prévenir la pollution de l'air au bureau. Un guide très complet publié par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur donne une liste de bonnes pratiques pour assainir l'air intérieur: aérer régulièrement au moins 10 minutes par jour, lutter contre l'humidité, utiliser des produits ménagers plus sains... Le guide est à destination des logements de particulier mais une bonne partie de ces pratiques sont utiles aussi au bureau. L'aération naturelle est plus efficace que l'aération mécanique pour évacuer les poussières et les polluants, privilégiez donc l'ouverture des fenêtres. Il est aussi possible d'installer sur les aérations mécaniques, de bien faire vérifier ses systèmes de chauffage... Il est conseillé de limiter l'utilisation de produits volatils comme les parfums d'ambiance, mais aussi celle des produits ménagers qui peuvent contribuer à la pollution de l'air intérieur.
L'association Santé Environnement France propose par exemple un guide de "bio ménage", comprenant une liste de produits réputés moins polluants que les produits d'entretiens classiques.

Vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous souhaitez, enfin, respirer un air sain au bureau.

Par Clément FOURNIER

mercredi 3 février 2016

Rappel des causes d'une mauvaise qualité de l'air intérieur

Santé. Certaines activités peuvent contribuer à une mauvaise qualité de l'air intérieur en dégageant des particules ou des gaz. La situation peut devenir source de problèmes lorsqu'elle va jusqu'à nuire au bien-être et à la santé des occupants.

Les plus importantes activités intérieures pouvant générer des polluants dans l'air incluent: la fumée de tabac, le chauffage, les activités qui se déroulent dans un garage attenant et la cuisson des aliments. Dans les circonstances Santé Canada rappelle qu'une bonne ventilation permet d'éliminer l'air vicié, de réduire la quantité de polluants de l'air en plus d'aider à limiter le degré d'humidité à l'intérieur qui contribue à la formation de moisissures.

Fumée de tabac
La fumée des cigarettes émet un large éventail de substances chimiques, telles que:
- le monoxyde de carbone (CO)
- le formaldéhyde
- des composés organiques volatils (COV), y compris le benzène et le formaldéhyde
- divers matières particulaires

Chauffage
Le CO, le dioxyde de carbone (NO2), les COV et la matière particulaire peuvent être émises par des appareils ménagers tels que:
- des foyers au gaz et au bois
- des appareils de chauffage au gaz ou au mazout
- des chauffe-eau à gaz

Garage attenant
Une voiture en marche ralenti, démarrer le moteur à essence d'une tondeuse ou d'une souffleuse à neige, faire fonctionner un générateur ou utiliser un barbecue à l'intérieur du garage. Autant d'activités pouvant être source d'émissions de:
- Monoxyde de carbone (CO)
- Dioxyde d'azote (NO2)
- Composés organiques volatils (COV)
- Diverses matières particulaires
Ces polluants peuvent s'immiscer dans la maison, que la porte du garage soit ouverte ou fermée.

Cuisson des aliments
Des méthodes de cuisson telles que la friture émettent plus de particules que d'autres et peuvent également augmenter les niveaux d'humidité. Cuire des aliments avec un four à gaz augmente la quantité de polluants si on n'utilise pas correctement la hotte. Ces polluants comprennent la matière particulaire et le NO2.

Sources sans combustion
Les articles ménagers (produits nettoyants, désodorisants, tapis, meubles et armoires en PVC), les produits de soins personnels (cosmétiques et parfums), les matériaux de construction (colles, solvants, peintures et vernis), de même que certains équipements de loisirs (principalement des outils) peuvent dégager des polluants chimiques et ainsi contribuer à la mauvaise qualité de l'air intérieur.

Enfin un taux d'humidité élevé, des fuites, des infiltrations d'eau et des conditions d'inondation peuvent être la cause de la prolifération de moisissures, champignons et bactéries à l'intérieur des immeubles. Leurs spores affectent les voies respiratoires.

Journal de l'habitation, membre du groupe Québec Hebdo

lundi 18 janvier 2016

Les 5 polluants inattendus qui empoisonnent notre air intérieur

Après l'évolution des techniques industrielles et de notre mode de vie, l'air intérieur que nous respirons dans  nos logements est devenu plus pollué que l'air extérieur, ce qui n'est pas sans répercussions sur notre santé (troubles ORL, respiratoires, neurologiques, troubles de la fertilité, cancers, maladies cardiovasculaires...). Les principaux polluants qui altèrent la qualité de l'air intérieur sont bien connus: tabagisme, matériaux de construction, produits d'entretien, insecticides, cosmétiques, monoxyde de carbone, COV (Composés Organiques Volatils), radon.. En revanche d'autres sont moins bien appréhendés par le grand public. Quels sont ces polluants inattendus?

QUALITÉ DE L'AIR INTÉRIEUR: ZOOM SUR 5 POLLUANTS INATTENDUS.

L'humidité
L'humidité, ou vapeur d'eau, ne fait pas partie à proprement parler des polluants. En revanche c'est un polluant indirect majeur. En effet, l'humidité favorise les moisissures et la prolifération des acariens, des allergènes très fréquents à l'origine d'allergies, de rhume des foins, d'asthme, d'eczéma, d'urticaire. Près de 15% de la population serait allergique aux moisissures... L'humidité accélère également la "dégradation" des colles qui imprègnent les panneaux de particules de nos meubles, avec dégagement de COV comme le formaldéhyde.
Or les sources d'humidité sont extrêmement nombreuses: bains et douches, préparation des repas, vaisselle, nettoyage des sols, séchage du linge etc. Toutes nos activités et notre propre organisme dégagent également de l'humidité, sans oublier les infiltrations dans les murs et les dégâts des eaux.

Les agents infectieux
comme les spores des moisissures, certains agents infectieux circulent dans nos logements. Il s'agit de virus, de toxines et de bactéries comme les légionelles. Ils se développent dans certains équipements ( les systèmes de production d'eau chaude, les ventilations encrassés, les climatisations) et peuvent être à l'origine d'infections comme l'aspergillose invasive nosocomiale.

L'eau de javel
Même si les moisissures et les agents infectieux peuvent être néfastes à notre santé, attention de ne pas utiliser de désinfectants à outrance et notamment de l'eau de javel. On a constaté que dans les foyers qui emploient beaucoup l'eau de javel pour débarrasser leur habitat de tout microbe, une croyance très répandue, les enfants avaient plus de risques de développer des infections respiratoires (source: Étude de Lidia Casa et coll., Université catholique de Louvain, 2015).

Les mélanges de produits
c'est bien connu, de nombreux produits sont toxiques et c'est la raison pour laquelle on recommande l'usage de produits plus écologiques. Mais attention aussi aux mélanges de produits, que ce soit pour le bricolage ou l'entretien, car ils peuvent provoquer des émanations dangereuses et polluer l'air. Par exemple, l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie (Ademe) rappelle que "le mélange d'eau de javel avec un produit contenant de l'acide (présent par exemple dans les décapants, les détartrants et le vinaigre blanc) ou de l'ammoniac entraine la formation d'un mélange gazeux nocif pouvant provoquer une irritation des yeux, de la toux, des crises d'asthme, des maux de tête, des nausées...".

L'encens et les parfums
Les parfums (désodorisants, parfums d'ambiance...) et tous les produits odorants comme les colles, les peintures et les produits ménagers dégagent des COV dont certains sont toxiques. Les odeurs "de neuf"ou "de propre" ne sont pas forcément saines! Quand aux bougies, bougies parfumées et à l'encens, leur combustion dégage du monoxyde de carbone, un gaz très toxique, et d'autres produits nocifs.

Article publié par Isabelle Eustache le 17/09/2015

mardi 22 décembre 2015

bougies, encens, désodorisants....des poisons d'intérieur?

Utilisés pour "purifier" l'air ou créer une ambiance cosy, les encens, bougies et sprays peuvent s'avérer dangereux pour la santé.

Allumer une bougie ou un bâtonnet d'encens, vaporiser un spray parfumé ou des huiles essentielles...Autant de gestes d'un rituel parfois quotidien pour prendre soin de soi ou de son intérieur. Et pourtant: plusieurs études confirment des soupçons déjà existants à propos de ces produits qui, sous couvert d'un marketing prônant "naturel" "et bien-être"se révèlent aux mieux inefficaces, au pire mauvais pour notre santé. Une pollution de l'air intérieur aux antipodes de ce que vantent certaines stratégies commerciales qui vont jusqu'à placer ces produits en parapharmacie.

Pollution de l'air intérieur
Meubles, peintures, produits d'entretien: l'air intérieur n'a pas besoin de pots d'échappement pour être pollué. Les troubles de santé associés à une mauvaise qualité de notre habitat sont nombreux  et dépassent les seules pathologies respiratoires, si bien que le coût engendré par cette pollution est estimé entre 10 et 40 milliards de dollars par an (dont un milliard pour le remboursement des médicaments anti-asthmatiques).
Pour cette raison, la loi grenelle 2 de 2010 instaure progressivement la surveillance de la qualité de l'air intérieur dans les Établissements Recevant du Public (ERP).

Désormais identifiée comme un véritable problème de santé publique, la qualité de l'air intérieur a fait l'objet d'un plan national d'action établit en octobre 2013. Ce dernier insiste sur la nécessité d'un meilleur étiquetage des produits désodorisants ainsi que sur le rôle de l'Anses (Agence national de Sécurité de l'alimentation, de l'environnement et du travail) chargée d'évaluer les risques liés à l'utilisation de tels produits afin de lutter contre certains messages commerciaux souvent trompeurs.

Les parfumeurs d'ambiance néfastes pour la santé
Si bougies, encens, sprays et autres parfumeurs d'ambiance sont dans le collimateur des pouvoirs publics, c'est notamment parce qu'ils émettent des composés organiques volatils (COV), substances parfois dangereuses car irritantes, perturbateurs endocriniens, allergènes voire cancérogènes.
Certains de ces composés volatils ont la particularité de réagir au contact de l'ozone présent dans l'air pour former de nouveaux composés tels que le formaldéhyde connu pour être fortement cancérogène.

Face à cette mauvaise réputation grandissante, certains fabricants ont bien tenté d'améliorer leurs produits. Mais le niveau zéro de toxicité ne peut être garanti. Les précautions d'utilisations souvent mentionnées sur les emballages parlent en effet d'elles-mêmes.
L'idéal serait bien sûr de ne jamais utiliser ces produits (qui en tout état de cause ne chassent pas les mauvaises odeurs) et de se contenter des 10 à 15 minutes d'aération quotidienne. Si vous ne pouvez vous y résoudre, une solution plus modérée mais néanmoins lucide consiste à éviter les produits les plus à risques en se renseignant au préalable sur la qualité des produits.
Petit tour d'horizon des produits à risques.

L'encens
Utilisé depuis des millénaires, l'encens est associé à certains rituels guérisseurs notamment dans l’Égypte ancienne pour soigner les maladies pulmonaires et hépatiques grâce à sa faculté à entrer dans le sang par les poumons. C'est cette même faculté qui est aujourd'hui pointée du doigt: la fumée émise par les bâtonnets contient notamment des particules de benzène, une substance classée cancérigène par l'Union européenne et potentiellement responsable de l'apparition de cancers du sang.
La quantité de benzène émise par l'encens est donc désormais fortement contrôlée mais reste qu'en se consumant l'encens dégage également des molécules toxiques comme le monoxyde de carbone, l'oxyde d'azote ou encore le dioxyde de souffre. On déplore également dans les vapeurs de certains encens chimiques la présence de concentrations très fortes d'hydrocarbures polycycliques, des composants chimiques très cancérigènes. Certaines études tendent même à penser que cette réaction inflammatoire a des conséquences aussi nuisibles sur les poumons que la fumée de cigarette et déclarent la consommation d'encens dangereuse pour la santé quand bien même elle ne serait que mensuelle.

Les bougies
Toute bougie allumée est source d'émission de substances polluantes car tout phénomène de combustion émet des particules fines, des résidus tels que des particules de suie ou du monoxyde de carbone . Du fait de leur taille microscopique, ces particules fines ne sont pas arrêtées au niveau du nez ou de la gorge et pénètrent dans les voies respiratoires jusqu'au alvéoles pulmonaires.
La situation est ensuite différente selon la composition de la bougie. Celles dont la cire est paraffine (dérivé du pétrole) sont à proscrire et il est préférable de s'orienter vers des bougies en cire d'origine végétale (soja, palme) ou celles 100% cire d'abeille qui sont les moins nocives.
En plus de leur base de cire, certains produits peuvent contenir des colorants ou des additifs visant notamment à leur donner une senteur agréable grâce à des huiles essentielles naturelles ou des parfums de synthèse. Il va sans dire que ces éléments supplémentaires sont autant de facteurs allongeant la liste des substances émises potentiellement néfastes telles que l'acroléine ou le formaldéhyde qui sont cancérogènes. BILAN: pour chasser les mauvaises odeurs, ne parfumez pas mais aérez ou préférez des solutions désodorisantes naturelles à base de bicarbonate de soude par exemple. Enfin, s'agissant de la mèche, celles en plomb sont à éviter fortement tandis qu'une mèche 100% coton sera gage d'une moindre innocuité.

Les sprays et aérosols
Dans la famille des "pschitt" il y a ceux qui parfument, ceux qui désodorisent, ceux qui " purifient", ceux qui sont antibactériens, antifongicides....la liste des merveilles promises par ces produits ne sera cependant jamais aussi longue que celle des substances néfastes qu'ils ajoutent ou créent dans l'air ambiant par oxydation (la réaction  entre les substances du spray et de l'ozone présent dans l'habitat).
Parmi ceux-ci figurent de nombreux allergènes, des perturbateurs endocriniens, du benzène (hydrocarbure cancérogène impliqué dans les leucémies et les lymphomes) et autres substances affectant les voies respiratoires.Mauvaise nouvelle, les sprays d'huiles essentielles ne sont pas exempts de toute critique, au contraire puisque le taux de terpènes susceptibles de s'oxyder pour former d'autres composés cancérogènes y est plus important ainsi que le relève une étude de l'association de consommateurs "UFC Que choisir" réalisée en 2014 pour conclure que leur vente en parapharmacie n'est donc pas gage d'innocuité mais relève simplement d'une stratégie marketing.
BILAN: aérez ou tournez-vous soit vers de simples épurateurs d'air en veillant toutefois à entretenir le filtre de manière régulière ou pour plus d’efficacité vers des purificateurs d'air par photocatalyse.

Le papier d'Arménie
 Fabriqué depuis 1885 en région parisienne à partir de la résine de benjoin, le papier d'Arménie bénéficie d'une meilleure réputation: son test par l'"UFC Que choisir" a révélé la plus faible émission de benzène et formaldéhyde. Il ne faut cependant pas oublier que son procédé de fabrication fait appel à des extraits de parfum et que son utilisation crée un phénomène de combustion qui provoque la formation de composés organiques toxiques. Autant d'éléments qui invitent à utiliser ces petites bandelettes de papier buvard modérément.

vendredi 18 décembre 2015

qualité de l'air intérieur: des lycées trop confinés

Maux de tête, fatigue, baisse de l'attention, pathologies respiratoires: la mauvaise qualité de l'air intérieur peut avoir des conséquences sur la santé. La région Rhône-alpes a mis en place un programme d'amélioration de la qualité de l'air dans les lycées.

12 lycées de la région ont été passés au crible. Air Rhône-Alpes, l'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air a placé ses capteurs dans des dizaines de salles de classe. les analyses ont mis en évidence des niveaux de polluants trop élevés dans certains établissements. La cause? de mauvaises pratiques de ventilation et des matériaux et autres produits d'entretien émetteurs de substances polluantes.

Benzène et formaldéhyde
D'après Air Rhône-Alpes, "il apparait que le renouvellement de l'air n'est pas satisfaisant dans plusieurs salles de classe, au sein  desquelles le taux de confinement peut parfois être élevé. Ce constat est particulièrement vérifié dans les lycées ne disposant pas de système de ventilation mécanique performant". Les concentrations en benzène dépassent la valeur guide de 2016 dans une seule classe. De même, il n'y a qu'une pièce (un CDI) qui présente des concentrations en formaldéhyde supérieures à la valeur guide de 2015.

Ventiler pourrait faire gagner un an de cours
Mais quels effets sur la santé une mauvaise qualité de l'air intérieur peut-elle entraîner? Des maux de tête, de la fatigue, une baisse de l'attention, des irritations des voies respiratoires, des allergies et dans les cas les plus graves des pathologies respiratoires. D'ailleurs une étude danoise a montré qu'un doublement du taux de ventilation dans les salles de classe augmentait les performances des enfants de 15%, soit l'équivalent d'une année d'enseignement.

Bâtiments mieux isolés...donc étanches
"Pour l'instant la qualité de 'air intérieur n'est pas un sujet de préoccupation du grand public. Pourtant on retrouve fréquemment du formaldéhyde (classé cancérigène) dans l'air et des composés organiques volatils, surtout depuis que les bâtiments sont mieux isolés, donc de plus en plus étanches", explique Géraldine GUILLAUD, qui a coordonné l'étude Air Rhône-Alpes.
Du coup, la région Rhône-Alpes a mis en place des actions de sensibilisation dans 4 lycées. Élevés et professeurs volontaires ont mené des campagnes de mesure de l'air intérieur. A l'issue de celles-ci l'organisme chargé de la qualité de l'air a interprété les résultats et accompagné dans la démarche d'information. Un site internet a même été crée (challenge.air-rhonealpes.fr). Le conseil régional a annoncé qu'une dizaine d'autres lycées bénéficieraient de ce dispositif en 2016.

Par Emmanuelle SAUTOT

mardi 15 décembre 2015

L'air du bureau ralentirait notre cerveau

Il vous arrive régulièrement à la fin d'une journée de travail de devoir faire des efforts surhumains pour rester concentré voire pour ne pas tomber la tête la première sur votre clavier?
 Nous avons trouvé le coupable: l'air de l'open space!

 L'air que nous respirons au bureau serait-il responsable de notre traditionnel coup de mou de la fin de journée? C'est ce qu'avance une récente étude menée par des chercheurs des universités de Harvard et Syracuse, et publiée dans la revue Environmental Health Perspectives. Selon eux, la qualité de l'air intérieur de nos bureaux aurait un impact significatif sur nos capacités cognitives.

Les scientifiques ont notamment constaté que les personnes travaillant dans les bâtiments "verts" (respectueux des normes environnementales) et bien ventilés présentaient un meilleur fonctionnement cognitif que les travailleurs de bureaux "non-verts" et mal aérés. En cause? Le CO2 exhalé par les salariés et qui stagnerait dans l'air à cause d'une mauvaise ventilation.

"Ces résultats suggèrent que même de modestes améliorations de la qualité de l'environnement intérieur peuvent avoir un impact profond sur la performance de la prise de décisions des travailleurs" écrit l'auteur principal de l'étude Joseph ALLEN, par ailleurs directeur du programme des bâtiments sains au centre de Harvard pour la santé et l'environnement mondial.

Pour étudier l'impact de la qualité de l'air sur le système cognitif, les scientifiques ont analysé l'environnement de travail de 24 volontaires sur six jours de travail. Chacun était exposé à différents niveaux de qualité de l'air intérieur. Les résultats sont édifiants: les participants travaillant dans des bâtiments présentant un faible taux de pollution de l'air intérieur ont présenté des scores cognitifs en moyenne 61% supérieurs aux travailleurs travaillant dans un bâtiment classique.
Les résultats obtenus sont avérés dans l'ensemble des capacités cognitives sollicitées au travail: l'activité de base, l'activité appliquée, l'activité ciblée, l'orientation des tâches , la réponse aux crises, la recherche d'information, l'utilisation de l'information, l'amplitude de l'approche et de la stratégie. Une bonne raison pour sortir s'aérer l'esprit une à deux fois par jour et si possible d'ouvrir régulièrement les fenêtres de l'open space pour éviter toute pollution intérieur de l'air.

Article écrit par Charlotte ARCE