vendredi 12 février 2016

L'air des bureaux dans lequel vous travaillez est-il toxique?

Cette semaine, une nouvelle résolution RSE: vérifier la qualité de l'air intérieur des locaux dans lesquels vous travaillez et adoptez quelques gestes pour l'améliorer.

La qualité de l'air au bureau: une problématique encore méconnue.
Parmi les stratégies de RSE les plus évidentes et les plus connues, on peut citer: une meilleure gestion du papier, un plan de gestion des déplacements d'entreprise, ou encore une stratégie RH plus responsable. Mais il existe aussi une problématique très importante, aussi bien du point de vue de la santé des salariés que de l'environnement: celle de la qualité de l'air du travail.
Vous ne le savez peut-être pas mais vous travaillez sans doute dans un air intérieur très pollué.
On entend chaque année parler de la pollution de l'air extérieur durant les pics de pollution, notamment à Paris, mais il s'avère que l'air intérieur peut-être encore plus pollué. Une étude menée par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur en 2015 avance que l'air intérieur serait entre 5 à 7 fois plus pollué que l'air extérieur. Quand on sait que l'on passe en moyenne entre 7 et 10 heures par jour au bureau, cette problématique devient fondamentale pour les salariés et notamment pour leur santé.
Pourtant, aujourd'hui très peu d'entreprises mettent en place un vrai diagnostic sur cette question de la pollution de l'air intérieur. Et il est sans doute temps que les choses changent.

Qu'est ce que la pollution de l'air intérieur? 
Mais d'où vient cette pollution de l'air intérieur? D'un peu partout, d'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, moquettes, revêtements des sols, peintures, plastiques, produits ménagers, meubles, produits de décoration , chaudières et systèmes de chauffage, mais également la bureautique, les imprimantes, les encres des papiers imprimés... Tous ces éléments sont composés de matières ou de peintures qui contiennent ce que l'on appelle des composés organiques volatils ou semi-volatils.
Dans une pièce, ces composés se diffusent progressivement dans l'air et atteignent rapidement des concentrations non négligeables. Concrètement, les produits que nous respirons toute la journée au bureau sont nombreux: formaldéhyde, monoxyde de carbone, benzène, naphtalène, trichloréthylène, perchloroéthylène, particules, acide cyanhydrique, dioxyde d'azote, acroléine, acétaldéhyde... Parmi ces composés, certains sont aussi cancérigènes à long terme et peuvent avoir des effets néfastes sur la santé en général.

L'air de nos bureaux est-il pollué?
Contrairement à l'air extérieur ou même à l'air intérieur des logements, la qualité de l'air intérieur des bureaux est une problématique encore peu connue. Très peu d'études de grande ampleur ont été menées à ce jour. La plus importante, menée par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur dans le cadre du projet européen Officair n'a porté que sur 37 immeubles. Si cette étude notait des teneurs en particules polluantes "globalement faibles" par rapport aux valeurs de références de l'OMS, il faut toutefois noter deux choses. D'abord, les valeurs de référence utilisées lors de l'étude ne sont pas forcément les plus conservatrices. Les valeurs proposées par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire  pour certains polluants sont 10 fois inférieurs à celles de l'OMS. Pour certains polluants comme le benzène, la valeur de référence utilisée correspond à une "probabilité qu'une personne exposée sur 10 000 développe une leucémie", ce qui représente un risque très fort. Deuxième point à noter, la raille du référentiel de l'étude est faible. 37 immeubles mesurés, durant 2 semaines chacun seulement, et moins d'une vingtaine de polluants mesurés sur le millier existant. Dans ce contexte difficile de généraliser les conclusions de l'étude.

Comment savoir si l'on respire un air pollué au bureau?
Pour connaître la qualité de l'air de nos bureaux, une seule solution: demandez à votre employeur de faire un diagnostic. De e nombreuses agences de consulting environnemental  proposent ce service, et le guide de l'Eco-responsabilité de l'ADEME propose aussi un système d'auto-diagnostic.

Pour de petites structures, ces démarches peuvent être complexes, mais il est aussi possible d'adopter des gestes simples pour prévenir la pollution de l'air au bureau. Un guide très complet publié par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur donne une liste de bonnes pratiques pour assainir l'air intérieur: aérer régulièrement au moins 10 minutes par jour, lutter contre l'humidité, utiliser des produits ménagers plus sains... Le guide est à destination des logements de particulier mais une bonne partie de ces pratiques sont utiles aussi au bureau. L'aération naturelle est plus efficace que l'aération mécanique pour évacuer les poussières et les polluants, privilégiez donc l'ouverture des fenêtres. Il est aussi possible d'installer sur les aérations mécaniques, de bien faire vérifier ses systèmes de chauffage... Il est conseillé de limiter l'utilisation de produits volatils comme les parfums d'ambiance, mais aussi celle des produits ménagers qui peuvent contribuer à la pollution de l'air intérieur.
L'association Santé Environnement France propose par exemple un guide de "bio ménage", comprenant une liste de produits réputés moins polluants que les produits d'entretiens classiques.

Vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous souhaitez, enfin, respirer un air sain au bureau.

Par Clément FOURNIER

mercredi 3 février 2016

Rappel des causes d'une mauvaise qualité de l'air intérieur

Santé. Certaines activités peuvent contribuer à une mauvaise qualité de l'air intérieur en dégageant des particules ou des gaz. La situation peut devenir source de problèmes lorsqu'elle va jusqu'à nuire au bien-être et à la santé des occupants.

Les plus importantes activités intérieures pouvant générer des polluants dans l'air incluent: la fumée de tabac, le chauffage, les activités qui se déroulent dans un garage attenant et la cuisson des aliments. Dans les circonstances Santé Canada rappelle qu'une bonne ventilation permet d'éliminer l'air vicié, de réduire la quantité de polluants de l'air en plus d'aider à limiter le degré d'humidité à l'intérieur qui contribue à la formation de moisissures.

Fumée de tabac
La fumée des cigarettes émet un large éventail de substances chimiques, telles que:
- le monoxyde de carbone (CO)
- le formaldéhyde
- des composés organiques volatils (COV), y compris le benzène et le formaldéhyde
- divers matières particulaires

Chauffage
Le CO, le dioxyde de carbone (NO2), les COV et la matière particulaire peuvent être émises par des appareils ménagers tels que:
- des foyers au gaz et au bois
- des appareils de chauffage au gaz ou au mazout
- des chauffe-eau à gaz

Garage attenant
Une voiture en marche ralenti, démarrer le moteur à essence d'une tondeuse ou d'une souffleuse à neige, faire fonctionner un générateur ou utiliser un barbecue à l'intérieur du garage. Autant d'activités pouvant être source d'émissions de:
- Monoxyde de carbone (CO)
- Dioxyde d'azote (NO2)
- Composés organiques volatils (COV)
- Diverses matières particulaires
Ces polluants peuvent s'immiscer dans la maison, que la porte du garage soit ouverte ou fermée.

Cuisson des aliments
Des méthodes de cuisson telles que la friture émettent plus de particules que d'autres et peuvent également augmenter les niveaux d'humidité. Cuire des aliments avec un four à gaz augmente la quantité de polluants si on n'utilise pas correctement la hotte. Ces polluants comprennent la matière particulaire et le NO2.

Sources sans combustion
Les articles ménagers (produits nettoyants, désodorisants, tapis, meubles et armoires en PVC), les produits de soins personnels (cosmétiques et parfums), les matériaux de construction (colles, solvants, peintures et vernis), de même que certains équipements de loisirs (principalement des outils) peuvent dégager des polluants chimiques et ainsi contribuer à la mauvaise qualité de l'air intérieur.

Enfin un taux d'humidité élevé, des fuites, des infiltrations d'eau et des conditions d'inondation peuvent être la cause de la prolifération de moisissures, champignons et bactéries à l'intérieur des immeubles. Leurs spores affectent les voies respiratoires.

Journal de l'habitation, membre du groupe Québec Hebdo