lundi 18 septembre 2017

Bougies parfumées et encens, une pollution de l'air intérieur

Les bougies parfumées et l'encens, peuvent participer à la pollution de l'air intérieur.
L'Ademe donne ses conseils pour une utilisation sans danger.

Faire brûler de jolies bougies parfumées, de l'encens... Agréable? Romantique? Idéal pour camoufler le fait que vous n'avez pas nettoyé et aéré depuis un mois? Toxique, surtout. Ces "désodorisants à combustion" ne sont pas anodins et constituent une pollution de l'air intérieur, d'après une étude de l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie (Ademe). Avec en moyenne 80% de notre temps passé dans des espaces clos (sans compter les transports), la qualité de l'air intérieur n'est pas à prendre à la légère.

Selon un sondage TNS Sofres, 68% des utilisateurs de bougies parfumées et 58% des utilisateurs d'encens pensent que cette pratique n'a pas d'effet sur la qualité de l'air intérieur, voire peut avoir un impact positif. Respectivement 23% et 27% d'entre eux utilisent même ces produits dans l'objectif de l'améliorer.

Pourtant, en brûlant, ces bougies et encens dégagent des produits polluants comme du benzène ou du formaldéhyde. Une trop grosse concentration de ces produits peut conduire à des risques d'irritation des voies respiratoires, voire, à long terme, à une augmentation du risque de cancer pour les utilisateurs intensifs.

L'encens plus polluant que les bougies
L'étude a analysé l'usage occasionnel, régulier ou continu de 9 bougies parfumées et de 9 types d'encens. Les mesures effectuées ont montré que les niveaux de concentration en polluants atteints pendant et après la combustion des bâtons étaient en général très largement supérieurs à ceux des bougies parfumées. Les bougies, elles, émettent du formaldéhyde plus longtemps après leur extinction, et rejettent des particules plus fines, donc plus dangereuses pour les voies respiratoires.
Cependant, les émissions des produits testés sont très différentes d'un produit à l'autre, tant pour les encens que pour les bougies.

Si dans un usage courant, il n'y a pas de danger particulier, certaines pratiques, comme l'usage fréquent et prolongé, l'utilisation de plusieurs produits en même temps, une pièce petite... peuvent conduire à des expositions à risque.

Recommandations pour une utilisation sans danger
Si vous êtes maniaque des bougies parfumées, mieux vaut donc ralentir. Afin de minimiser les effets potentiels sur la santé, l'Ademe recommande, lors de l'achat, de privilégier les encens présentant le moins de matière ( par exemple, pour un même encens, brûler un bâtonnet fin est préférable à brûler un cône ou de gros morceaux de résine). Elle conseille de ne pas respirer directement la fumée, de limiter la fréquence d'utilisation et d'éviter d'en utiliser en présence de personnes dont le système respiratoire est plus sensible (enfants, femmes enceintes, personnes asthmatiques, personnes âgées, etc.). Mieux vaut également ne pas brûler plusieurs produits simultanément. Enfin, après l'utilisation, il est conseillé d'aérer la pièce pendant au moins 10 minutes. Un dernier conseil à appliquer aussi souvent que possible, même sans avoir utilisé de bougie: en effet, l'intérieur d'une maison est en général plus pollué que l'extérieur.

Par Camille Van Belle